Les Zapartistes ; auteurs,
comédiens et universitaires éveillés s'opposent encore et
toujours à la vague individualiste. Ouvertement de gauche et
indépendantistes, ils mordent dans l'actualité politique,
convaincus que la résistance s'orchestre mieux dans le rire.
Le 24 février 2001, les Zapartistes présentaient au café-théâtre
L'Aparté (rue Saint-Denis à Montréal) leur premier Cabaret
politique portant sur la liberté d'expression. Depuis, sept
autres ont suivi, avec pour thème la mondialisation (avril
2001), l'humour comme véhicule politique (Cabaret C'pas juste
pour rire, juillet 2001), les événements du 11 septembre
(Édition New York, septembre 2001), une Revue de 2001 (janvier
2002), le Cabaret politique sur l'indépendance (avril 2002), le
Cabaret médiatique des Zapartistes (octobre 2002) et le cabaret
des Zapartistes contre l’Empire (en cours).
Manifeste des Zapartistes
Les Zapartistes ne sont pas des fous du roi ni des chiens
savants. C'est un regroupement d'artistes québécois qui sont
décidés à tout mettre en oeuvre pour que la stupidité de
notre époque soit montrée du doigt, pis on va prendre le
doigt qui faut.
Les Zapartistes proclament qu'il est important que l'humour
serve d'exutoire social, de véhicule d'une critique
politique, et d'outil pédagogique. Les gars pis les filles
sont donc différents... On le sait ! Y'en a-tu du monde
kétaine? On le sait! On le sait que nos parents, des fois,
sont drôles, que la bouffe en avion est pas mangeable, pis
que c'est ben maudit quand on est su’a bolle pis qu'on
s'rend compte qu'y'a pus de papier...
Ça peut être ben l'fun des fois de se l'faire rappeler, mais
y'a du monde qui sont en train de nous fourrer, pis y'est
pas question qu'ils s'en tirent parce qu'on serait trop
occupé à faire des jokes de pets! C'est pas parce que c'est
pas drôle qu'on n'a pas le droit d'en rire!
Les Zapartistes sont indépendantistes, car nous croyons
qu’il faut libérer les Canadiens Anglais de l’oppression des
politiciens fédéralistes du Québec qui monopolisent le
pouvoir à Ottawa depuis plus de 30 ans, et qui ont détourné
le Canada à leur profit et à celui de leurs amis de
Groupaction et compagnie! Vive le Canada liiiibre!
Les Zapartistes sont de gauche, dans le sens qu'on pense que
le capitalisme sauvage actuel est une plaie de l'humanité.
Mais si vous pensez qu'on va vous épargner, juste parce que
vous avez déjà fait des belles manifs en portant des belles
pancartes et en chantant so-so-sopo, détrompez-vous ! Sur
scène, les Zapartistes n'ont pas d'amis. Car, contrairement
à la richesse, la connerie, elle, est très bien distribuée !
Les Zapartistes sont contre la mondialisation au seul profit
des grandes corporations, et nous croyons qu'il faut
protéger la diversité, tant biologique que culturelle, si on
ne veut pas se retrouver un jour avec une grosse planète
remplie de Mickey Mouse obèses et de Miss Piggy clônées
anorexiques.
Les Zapartistes sont anti-racistes et n'ont absolument rien
contre les chinetoques, les nègres, les cass à boudin, les
sauvages, les wopsssss, les pakis et tous les autres votes
ethniques. Et si nous allons rire d'eux à l'occasion, c'est
essentiellement par mesure d'égalité. Et, de toute façon,
comme disait Plume Latraverse dans la finale du Rock n'Roll
du grand flanc mou:
«En Amérique, on est toute une gang de bâtards pis on est
ben content!»
D'ailleurs, en tant que résistants de Montréal, nous pensons
que le dernier référendum a été perdu à cause du vote timide
des fonctionnaires téteux de la région de Québec qui ont eu
peur à leur job, et nous avons envie de fesser dès qu'on
entend dire «balène» ou «poteau».
Les Zapartistes sont en faveur d'une rigoureuse équité
salariale, du libre choix en matière d'avortement, et de
mesures pour venir en aide aux trop nombreuses mères
monoparentales dans le besoin. Mais, en tant que gang
majoritairement de gars, on est un peu tanné du discours de
certaines féministes, pis des fois, on aurait l'goût de
faire comme les orphelins de Duplessis, pis partir un groupe
qui s'appellerait les castrés de Lise Payette, parce qu'à un
moment donné, toujours voir les gars représentés comme des
loosers imbéciles et violents, ça commence à faire!
À part de ça, les p'tites jupes, les pantalons de cuir, les
décolletés pis les camisoles en haut du nombril, on a beau
savoir que c'est ben agace pis que ça sert souvent à nous
vendre un paquet de cochonneries dont on n'a pas besoin, on
n'haït pas ça pantoute...
Mais on est féministes... c'est ça qu'y faut retenir…
Les Zapartistes ne sont pas homophobes, mais on trouve que
c'est quand même vrai qu'y'a ben des fifs, pis qui parlent
drôle. Nous nous permettrons donc de rire de la fifure, de
qui que ce soit, s'il a mérité qu'on rie de lui pour autre
chose que sa fifure. Nous sommes solidaires des jeunes gais
qui se font écoeurer dans les écoles, mais y'a aussi ben des
p’tits gros, des barniques, pis des grandes slaques pas de
totons qui se font pitcher dins cases. Des épais, y en a
partout, faut ben commencer à s'habituer un m'ment d'né...
Les Zapartistes n’ont rien de particulier contre les
handicapés, puisque nous en sommes nous-mêmes! En effet,
nous faisons partie d’une génération à mobilité sociale
réduite, et les portes de l’emploi stable ne nous sont pas
accessibles. Mais, ça ne nous empêchera pas de traiter du
monde de mongole, de vieux boomer fini ou même de crisse de
folle. Parce que: y'en a!
Les Zapartistes sont contre les OGM et la malbouffe
industrielle qui nous hypnotise à la télévision, mais
n'allez pas croire que nous sommes une gang de granoles qui
mangent rien que des affaires plates qui goûtent le brun à
10 piasses la livre. Nous sommes pour le commerce équitable
et pour le droit à une poutine biologique, à des
cheeseburgers de vache saine d'esprit, et à des clubs
sandwichs faits avec de la viande de poules heureuses !
Les Zapartistes sont contre l'hégémonie du char qui est en
train de défigurer la Planète et de nous étouffer. Plusieurs
d'entre nous ont déjà fait un geste en ce sens et n'ont pas
d'auto. Fa que ON PEUT BOIRE !
Les Zapartistes s'opposent à la corruption, à la culture du
consensus, à la langue de bois, à la privatisation de nos
ressources, à la débilité militaire, pis à ben d’autres
affaires. Mais, c’est pas parce qu’on gueule qu’on va faire
la gueule. Parce que, si on veut des lendemains qui
chantent, on s’est dit qu’y fallait peut-être commencé par
rire dès ce soir…
Parce que rire est une si jolie façon de montrer les dents !
Source : Site Officiel
par Jérôme Constantin
François Parenteau, François
Patenaude,
Christian Vanasse,
Nadine Vincent,
Gaëtan Troutet