20 questions à Martin Perizzolo
Question Bonus : Perizzolo… C’est de
quelle origine?
D’origine Italienne. Mon père est arrivé au Canada à l’âge de 20 ans et
vient de la région de Venise. Ma mère est Québécoise, c’est une Blais
bien de chez nous.
1- Qu’est-ce qui t’as
amené à faire de l’humour?
J’en suis venu à faire ce merveilleux métier un peu par accident. Je
voulais étudier en théâtre, mais les écoles trouvaient que je n’avais
pas la maturité pour entreprendre une formation de quatre ans. Un ami
m’a alors proposé de faire mes auditions à l’ÉNH et, comme j’étais
relax, ça a fonctionné ! Bien que j’étais trop jeune pour faire l’École,
je suis content de ce que j’y ai découvert. J’ai eu la chance de
travailler avec des profs vraiment tripants, tisser des liens amicaux et
professionnels avec plein de gens brillants, (ma photo de finissants en
témoigne…) et surtout, d’y découvrir l’écriture. C’était une révélation
pour moi, et avoir su, je me serais forcé un peu plus dans mes cours de
français à l’école. LOL
2- Comment
qualifierais-tu ton humour?
C’est toujours difficile à dire, mais puisque tu le demandes si
fermement… Je dirais que j’ai un humour assez personnel, qui me
ressemble beaucoup. Comme beaucoup d’humoristes de ma génération,
l’absurde est une couleur que j’emprunte souvent. Je dirais également
qu’il y a une grande charge dramatique dans mon humour. En stand up, je
dramatise souvent des situations pour les rendre comiques, et un des
côtés comiques de Poudy (de Poudy et Chabot), c’est qu’il se prend au
sérieux dans son affaire de « air music » et de « air band ». Quand
Poudy nous parle de karaté, on a l’impression que c’est sérieux et même
important, sa patente…
3- Jusqu’à présent, quel
est le plus beau moment de ta carrière?
Avec un peu de recul, il y a en plein! Des shows tripants au Dagobert à
Québec avec Mario Grenier ou a Hull, tsé : des spectacles qui lèvent!
Les gens avec qui tu fais le show sont bons, le public est complice, et
tu fais la job haut la main parce que tu t’amuses vraiment, le genre de
soirée magique!
Aussi, quand j’ai gagné un Gémeaux avec la gang d'auteurs d’Un Gars, une fille. J’ai toujours voulu écrire pour la télé et le cinéma, et 1G1F était mon premier contrat de scénarisation quelconque. Ça faisait quatre ans que je faisais de l’humour et que le soir, je lisais des livres sur l’écriture et la scénarisation. Pour moi, c’était un super contrat, et de partager un prix en plus, c’était un signe évident que j’allais dans la bonne direction.
Finalement, L’gros show est vraiment important. C’est l’fun à faire, j’ai vraiment beaucoup de plaisir avec Mike. C’te gars-là me fait vraiment rire ! Je le connais bien et son sens de l’humour chatouille mon âme là où j’ignorais que j’avais de l’âme. LOL. On a toujours bien collaboré (il a la patience de m’endurer), et nos forces épousent nos faiblesses. En plus, les collaborateurs à Musique Plus sont vraiment pleins de talents. On a une liberté qu’on ne pourrait retrouver nulle part ailleurs, et je peux prendre le temps (à une vitesse folle) de faire les deux choses que j’aime du métier d’humoriste : écrire et interpréter.
4- Beaucoup te
connaissent avec le personnage de Poudy …. Quel est son trait de
caractère qui te plaît le plus, et celui qui te plaît le moins?
Le plus : Même s’il est cave, il réfléchit beaucoup. Il essaie de
s’élever et de s’intéresser aux gros sujets de notre monde. Il est
loyal : Chabot est comme son frère. C’est une belle valeur. Le moins :
Il est plausible. On dirait que ce gars existe et c’est vraiment
épeurant. LOL
5- Tu as beaucoup écrit,
autant pour la télévision que pour la scène. Lequel t’apporte le plus de
liberté et de satisfaction?
Plus de liberté, c’est la scène, parce que t’as pas à entrer dans le
cadre d’une machine, comme un diffuseur ou un producteur. Mais
l’exercice d’écrire pour un autre humoriste peut devenir un cauchemar.
Parfois, on sait pas trop ce qu’on veut dire, alors imaginez savoir ce
que quelqu’un d’autre veut dire… Pour ça, je suis chanceux, j’ai écrit
pour Maxim Martin et Mike Ward. Artistiquement, ce fut très
enrichissant. Mais quand tu as la chance de monter toi-même sur scène,
c’est encore plus tripant, parce que tu provoques toi-même le rire.
Faire rire une foule et sauter en parachute, j’suis certain que ça se
ressemble comme feelings.
En ce moment, je suis en ré-écriture d’un scénario de long-métrage, et j’avoue que c’est vraiment une forme d’écriture qui me passionne. Par les dialogues, tu peux être très direct, et par la description de l’action (ce qu’on voit, ce qu’il se passe…), tu écris littéralement des images. Et comme je disais, Un gars, une fille et L’gros show sont deux projets dans lesquels j’avais beaucoup de liberté, donc très satisfaisants.
6- Et en écriture ou sur
scène, est-ce qu’il t’arrive de te censurer?
Oui, à une certaine étape, je me censure. Mais j’essaie de retarder ce
réflexe le plus longtemps possible. Aussi, j’suis un gars très sensible,
et j’évite de blesser les gens.
7- Quel numéro, d'un
autre humoriste, aurais-tu aimé inventer, écrire ou interpréter?
Presque tous les numéros d’Yvon Deschamps. Deux ou trois numéros de
Chris Rock ou de Steve Martin. Mais pour répondre à ta question de
manière plus locale et plus actuelle, je dirais les derniers numéros que
Jean-François Mercier a écrits ces derniers mois. Il a un numéro qui
traite de consommation, de la bureaucratie et de la vie de couple, c’est
drôle et brillant! Ce gars-là écrit comme un maître, et quand il décide
de prendre le micro pour nous parler, on a vraiment envie de l’écouter.
8- Y a-t-il un art que tu
n’as pas encore touché, et que tu aimerais exploiter un jour?
Réaliser pour le cinéma. Je ne peux pas dire que je ne n’y ai jamais
touché ; ça fait trois ans que je lis sur le sujet, que je prends des
ateliers sur divers aspects du cinéma et l’automne passé, j’ai produit
un court-métrage que j’ai moi-même réalisé. J’ai fait le film en
respectant toutes les étapes de production avec une équipe réduite, mais
professionnelle, et quand même rémunérée… Pour l’instant, tout ça n’a
pour but que d’apprendre. Je fais également de la photographie avec la
vieille caméra manuelle de mon paternel, j’adore ça!
9- Aimerais-tu travailler
avec quelqu’un en particulier?
Guy A Lepage, Mike Ward, avec qui j’aimerais répéter l’expérience.
Patrick Huard, Les Chick’n Swell, Sylvie Moreau, Claude Legault, Sophie
Cadieux, Podz, Alain Simard, Jean-Thomas Jobin, Jean-René Dufort, Helene
Hunt, Louis Morissette et Robert Lepage. Ça c’est si je réfléchis pas
trop, parce que si je me donne la peine d’y penser, je dirais aussi :
Jean-Pierre Jeunet, Cathy Gauthier, Johnny Depp, Christian Bégin,
François Archambault, Louis-José Houde, Jean Rochefort, Jean-François
Léger et Michel Gondry. Encore là, je pourrais continuer à rêver…
10- Est-ce qu’il t’arrive
d’être en panne d’inspiration?
Oui, mais dans ce temps-là, j’écris à propos d’être en panne
d’inspiration, puisque c’est ce que je vis à ce moment-là.
11- Crois-tu qu’en
humour, il y ait des sujets qui reviennent trop souvent?
Sûrement, mais ce que je remarque surtout, c’est qu’il y a toujours une
mode, un mouvement assez uniforme. Tantôt on prône l’humour cru, tantôt
l’humour absurde… En ce moment, on est dans la rectitude politique.
Évidemment, chaque courant entraîne sa pléiade de sujets.
12- Quel est ton
humoriste « coup de cœur » du moment?
Ça fait un bout de temps que je ne suis allé voir des shows dans les
bars où la relève s’agite un peu. Je devrais le faire plus souvent, ça
me permet d’essayer du nouveau matériel et de constater qu’il y a des
jeunes vraiment bons qui s’en viennent. Pour te donner une réponse plus
directe, je dirais que j’ai vraiment hâte d’aller voir le spectacle de
Jean-Thomas Jobin et de Cathy Gauthier. Ce sont deux humoristes que
j’apprécie beaucoup!
13- Est-tu superstitieux?
Non, mais je ne peux pas t’en parler, parce qu’il paraît que ça porte
malchance.
14- Quelque chose
d’anodin, mais qui te faire rire?
Mario Bélanger dans son costume de Mario Rock.
15- Une chose que tu aimerais
avoir accomplie d’ici 10 ans?
Un long-métrage, une bonne comédie qui te fait verser quelques larmes.
16- Quel est ton talent
inutile?
Je suis capable de faire un drôle de bruit en soufflant à travers un
brin d’herbe entre mes doigts. Ça fait un bruit affreux et désagréable,
et ça prend quinze minutes pour placer le brin d’herbe dans la bonne
position. Vraiment inutile…
17- As-tu un côté
quétaine?
Parfois, pas tout le temps, je flashe sur un hit d’été. Genre Still
my sunshine du groupe LEN il y a quelques années…
18- Quelque chose dont tu
as honte?
J’ai beaucoup de difficulté à assumer les numéros que j’ai faits à la
télé en sortant de l’École de l’Humour. Mon pays, mes humours,
La croisière en folie et La noce, qui repassent à perpétuité
au Canal D. L’humour vieillit mal en général, et c’est important de
faire attention à ce qu’on signe, même quand on est un jeune artiste
naïf de vingt ans.
19- Une suggestion de
film à ne pas voir?
C’est difficile à dire… Il y a tellement de films à ne pas voir. Je vais
faire le contraire, des films à voir absolument pour mieux comprendre le
métier d’humoriste : Mr. Saterday Night, Lenny, King of
comedy (avec Jerry Lewis et Robert Deniro), Ding et Dong le film,
Jojo Dancer (avec Richard Pryor) et Jerry Seinfeld Comedian.
20- Commentaire??? Mot de
la fin???
Peace man.
Pour certaines photos... si vous passez le curseur sur ces dernières, vous pourrez lire la description faite par Martin Perizzolo lui-même. Un immense merci à Martin de m'avoir fournis une très grande partie des photos.