Octobre 2009

Mon top 5 des inventions de marde !

  1. Les porte-cents dans les voitures :

Des fois, dans les autos, il y a des porte-cents. Des ti-compartiments pour ne pas mêler tes 5¢, 10¢ et 25¢. Premièrement, qui se sert beaucoup de ses 10¢ dans la vie ? Surtout en char. Réponds-moi pas que c’est pour le parcomètre, parce que je vais aller faire ding dong chez vous, pis dès que t'ouvres la porte, je t'assomme avec ce que j'ai trouvé sur mon chemin, ce qui peut autant être une branche qu'un vieux divan.
10 sous au centre-ville, dans un parco, c'est comme une demi-minute. Si tu mets des 10 cents, le parco rit de toi. Y a juste Mel Dubreuil qui fait encore ça, et elle dit à chaque fois : « Il va rouler des cennes, le criss! »...Non Mel, y a des machines asteure qui font ça !
Anyway, le porte-cents, ça prend de la place pour de quoi d'utile, du genre un porte papier d’assurances, au lieu de les chercher pendant 12 ans, dans le coffre à gants quand tu te fais arrêter.
Et un porte-cents, ça ramasse les cochonneries et le vieux café qui a collé dans les craques. En plus, tes cents sont sales. « Qu'est-ce que tu fais aujourd'hui ? » « Je lave mon porte-cents au Q-tips »... Non et NON, j'ai autre chose à faire.........
À bas le porte-cents de cheaps!

2. Le sent-bon aux agrumes :

Maudite invention de marde! Calvaire! J'ai ça dans mon entrée. C'est la pire odeur ever. Des agrumes, c'est même pas le fun à manger, imagine à sentir tout le temps. Y a-tu déjà quelqu’un, dans’ vie, qui vous a dit : « Maudit, je mangerais un bon pamplemousse », ou encore : « On s'en va d'icitte, ils veulent pas remplacer mes patates par du citron »? NON. C'est même pas populaire de manger ça. Imagine le sentir. J'ai acheté ça parce qu'il restait juste ça. Maudit que j'ai hâte qu’il soit fini. On dirait que c'est pas une odeur, les agrumes. Est-ce qu'il y a du sent-bon à la menthe? Non. Même chose pour l'agrume. C'est une saveur. Personne, en sortant de chez vous, va dire : « Ça sentait assez bon chez elle, une belle odeur d'agrumes ». Non. Les gens vont juste faire : « Ah ben, au moins ça sent pas la pisse ». Ils ne vont pas te demander, pendant le souper : « C'est quoi ça sent ??? ». Tout comme personne ne se demande quel est le nom de la femme de Daniel Lautrec.

3. La p'tite maudite brosse collante pour ramasser le poil de chez Ikéa :

Calvaire! Ça non plus, c'est pas fort. Même celle du Dollarama lui crisse une volée. Dans le monde des brosses à poils, c'est elle qui fait rire d'elle. C'est la Michèle Richard des brosses à poils. À première vue, elle n'est pas chère. Elle est dans un gros bac avec plein d'autres brosses, ce qui me laisse croire que ça doit être du bon stock, vu le montant de production. NON ! C'est impossible de déchirer la christie de feuille sur les pointillés après en avoir utilisé une. Et moi, perso, j'utilise cette brosse juste avant ma sortie, vite fait, quand je suis déjà en retard et que je réalise que mon chat a trippé toute la nuit à se rouler sur mon chandail noir. Je l'imagine, se frotter en pensant: « Oh f**k, yeah!...Moi, les chandails noirs, ça m'allume » (En passant, il ne fait pas ça avec aucune autre couleur, c'est quoi son trouble ?).
Donc, quand je suis prête à sortir, je n'ai pas le temps de gosser avec ce rouleau-là, que tu finis par déchirer 12 feuilles d'épaisseur, mais que tu as encore la moitié de la brosse pleine de poils. La prochaine fois que je vais chez Ikéa, je mets le feu dans le bac.

4. L'invention de l'expression Ô-hisse :

C'est même pas naturel dans la bouche de dire ça. Qui, en tirant sur quelque chose, dit : « Ô-Hisse »? Dans un concours de souc à la corde, y a toujours quelqu’un qui part le bal: « Ô-hisse ». Ta yeule ! Tu m'empêches de forcer. Mais la vraie question, c'est : Qu'est-ce que je fais dans un concours de souc à la corde ? Pourquoi suis-je ici? Lorsqu'on réalise qu'on est dans ce genre de concours, la 2e question à se demander, c’est : Est-ce que je porte un chapeau avec une tête de raton laveur mort ? Et ensuite, ce serait : Suis-je un bûcheron ? Et : Pourquoi est-ce que je n’ai pas fini mes études, comme prévu ? En même temps, si je suis en train de tirer sur quelque chose et que quelqu’un dit « Ô-hisse » pour m'encourager, je serais tentée de lui dire : « T'arrêterais-tu de dire ça dans ton coin, tout seul, pis venir m'aider à forcer, christie de cave! » Ou encore, je serais tentée de me dire : « Pourquoi est-ce que je tire là-dessus? Où est le bottin, qu'on fasse venir un réparateur? »

5. Poker quelqu’un sur Facebook :

À quoi ça sert ???? PLEASE ! Quelqu’un, expliquez-moi, je ne comprends pas. Mylène vous a poké sur Facebook... Ouin pis ? Bravo Mylène, tu sais comment cliquer sur une souris. T'as tu quelque chose à me dire ? Oui, alors écris-moi un message sur mon mur, dans mon inbox ou encore, fais un commentaire sur mon statut. Mais, de grâce, poke-moi pas. Et là, si je réponds, je fais quoi ? Poke Mylène back! Et là, Mylène va faire quoi, me poker back... Heille ça finit pus! C'est pas une relation saine, ça. « Comment vous êtes-vous rencontrés ? », « Ben, on s'est poké pendant 4 ans sur Facebook ». En plus, dans la vie, tu donnes 2 becs à quelqu’un, tu lui sers la main, tu fais un salut. Tu pokes pas les gens, c'est impoli de poker quelqu’un. À qui ils ont donné cette partie-là, la journée du brainstorming de Facebook? « Toi, Charles, tu vas t'occuper de remplir la colonne à droite de la page. Trouve un p'tit jeu coquin qui se fait vite avec un clic ». Charles est visiblement un loser de St-Lin, qui s'est dit : « Il faut que j'invente de quoi de nouveau, c'est ma chance de sortir d'ici et d'enfin réaliser mon rêve d'aller habiter à Longueuil ».

 

 

 

Dimanche 7 juin 2009
 

Un autre souper de filles

L'été arrive enfin, et j'ai déjà eu mon premier souper d'été ! Un souper de girls. Comme on ne se voit pas souvent, on s'est organisé un souper de femmes. Pas le droit d’annuler. Oh non !

Alors, une semaine en avance, pour toutes arriver avec quelque chose de joyeux à la main, on s'organise, sur Internet bien sûr ! Quelle femme branchée de 2009 ne communique pas par e-mail ? C'est bien plus impersonnel, et on contrôle mieux la situation. Tu réponds quand tu veux, ce que tu veux, et combien de temps tu veux... Ouin, ça donne le goût aux relations virtuelles !

Bon, alors le soir même, on est toutes excitées, on ne s'est pas vues depuis au moins un an pour certaines, et presque 2 pour d'autres. Bon, là vous allez dire, quel genre d'amies est-ce ? Ben c'est ça ! C’est des amies qui datent. Ça, les amies qui datent, c'est comme une vieille boîte dans un grenier. Tu sais ce qu'il y a à l'intérieur, mais chaque fois que tu l'ouvres, t'en reviens pas de combien tu t'es ennuyée de voir tout ce qu'il y a à l'intérieur. Tu ris, tu pleures, tu passes un beau moment, et tu la reposes au grenier jusqu'à la prochaine fois, tu fermes la porte et retournes à ta vie présente.


Dans le fond, les vieilles amies de filles, on aime ça parce que ça nous oblige à prendre une pose de notre vie quotidienne, parce qu'elles ne connaissent pas ta vie quotidienne. C'est aussi comme de passer l'après-midi à garder son cousin trisomique, mais j'aime mieux l'exemple de la boîte.

On est réunies chez Caro, dans sa nouvelle maison, car oui, nous sommes à l'âge d'avoir de nouvelles maisons. Bon, pas moi, mais je pense m'acheter une voiture sous peu, ce qui n'est pas rien non plus !!

 

Très belle maison, une nouvelle construction à Gatineau, tout près de la maison de Jack, qui est toujours en construction au moment du souper. Quand je l'ai ai vue, la seule chose qui m'a frappé de pas correct, c'est le devant de maison : c'est nouveau les fils souterrains avec la grosse boîte grise de métal drette Bang ! dans le milieu du terrain, en avant. Je sais ben que ça se camoufle, mais c'est quoi l'idée? Si les fils passent dans terre, pourquoi y'ont pas mis ça sur le côté de la maison ? Ils ne veulent pas achaler les marmottes ?

Anyway, on capote, Nat a une belle robe, je suis en gougounes, c'est la première belle journée chaude. Le voisin de Caro fait du barbeq avec ses amis, lui aussi dans sa cour pas de cour encore, et Marie est flabergastée. C'est son nouveau mot pour l'occasion. Marie a souvent des nouveaux mots pour l'occasion. Moi, je dis qu'elle y pense une semaine d'avance.

On mange du mexicain, tout est parfait, et on a un tableau, tellement fille ! Et on y colle des Post-It avec nos réalisations de l'année ! Pendant le souper, on pige un papier sur le tableau et on fait un Chin à cette personne. Jack, bien sûr, est plus du genre à avoir écrit « on fait un Chin à l'amitié et l'amour » pis ce genre d'affaires-là, toutes des affaires ben cute quand t'es paquetée ou en souper officiel avec Monseigneur Ébacher, Évêques de Gatineau. Mais moi, je prends l'exercice au sérieux et j'écris fièrement mes réalisations.

On est presque prêtes à souper, le riz pas tout à fait cuit et le poulet tiède. Bang ! Pus d'électricité ! Moi qui venais de dire que ça prendrait des chandelles pour l'ambiance.

2 bouteilles de vin et quelques Chin plus tard, on rit et on se dit qu’on va appeler à Hydro. Le verdict, il n'y aura pas d'électricité avant demain midi. Marie, qui est juste assez allumée pour rendre la pauvre réceptionniste victime, ne lui donne pas une soirée de congé : « Ah ouin, comment un transformateur peut tomber dans une piscine quand tout le monde a des fils souterrains, avez-vous vu vos grosses boîtes grises ? Moi, si mon enfant mange du manger mou réchauffé qu'est-ce que je fais ? »

La soirée s'est terminée pas mal sur la même note que d'habitude, une qui pleure, une qui vomit, une qui est paquetée mais qui dit : « Voyons, l'alcool me saoule pas! », une qui rit sans arrêt, l'autre qui doit ramener celle qui pleure, et la fille qui est découragée du ménage qu'elle aura à faire, et inquiète de perdre la bouffe dans son congélateur !!! Ah, les nouvelles inquiétudes, déjà !

Jack m'avait invitée à dormir chez elle, son chum est parti... Ouin, ben finalement, elle avait oublié ses clés, alors on a fait comme à 15 ans, et on a réveillé sa mère à 4h00 du matin ! À 8h00, j'avais une entrevue radio à CKOI, que je refuse d'écouter, puisque je ne me souviens plus de ce que j'ai dit, mais je me souviens d'être assise en bobettes dans le lit de Jack, pendant qu'elle me donne des claques dans le front en disant : « Enwoye, réveille ! »

Sauf que, j'y pense, avec tout ça, on a oublié mon Chin ! Chin au Girly Show ! Mais après coup, je dirais Chin à ma survie du souper, et Chin au prochain !

 

 

Mercredi 8 avril 2009

Comment être un bon itinérant : Ottawa VS Montréal

Hier soir, je suis venue à Gatineau et j'ai dû passer par Ottawa. J'ai noté une grande différence avec Montréal : ça m'a frappé direct dans le windshield comme une grosse dinde sauvage. Croyez-moi, une dinde sauvage, ça t'éclabousse un pare-brise!

Plusieurs ressemblances font d’Ottawa et Montréal des villes d'action. Mais la majeure différence, c'est sans doute les itinérants... Voyons donc ! Quelle genre de ville de paresseux d'itinérants que c'est ça ? Ça fait pas des pauvres ben ben vaillants, ça.

À Ottawa, ils sont là, assis le dos contre une commerce, et ils attendent que tu te penches pour leur donner un trente sous... Aie! Lève-toi et gagne ton argent. L'itinérance a évolué, c'est devenu un emploi à temps plein.

Premièrement, tu dois me convaincre que tu es vraiment pauvre et que mon trente sous va vraiment faire une différence dans ta journée. Alors, dans ta main, tu as tout sauf un cellulaire. Je veux sentir que tu fais pitié, mais pas de trop près, quand même. Mais si ton manteau a l'air plus chaud que le miens, déjà là, on part mal. Il doit y avoir au moins une tache dessus, preuve que tu as mangé un restant de poubelles et que l'arrivée de la police t'as fait fuir, donc tu l'as comme fini en courant.

J'exige un pantalon de jogging ou un jeans démodé. Pour les femmes, les joggings du Ardène ne sont pas tolérés.

Ensuite, aucun combo tuque et mitaines ou foulard qui matchent. Oh no! On veut voir de la vieille laine. On veut regarder ton foulard et penser qu'il est gras au toucher.

Pas, mais surtout pas de maquillage, à moins d'un rouge à lèvres très rose ou orangé qui dépasse la lèvre supérieure, preuve que tu as étendu ledit rouge à lèvres en même temps que tu t'es injecté ton restant d'héroïne. (Kit d'héroïne dont la seringue a été trouvée quelque part près d'un container, accompagnée d'une cuillère rouillée).

Ah oui, j’oubliais! Pour la tuque, ce serait bien si le pompon était un peu sur le camp, ça a l'air plus tout croche, et ça ne laisse supposer aucune teinture fraîche ou mise en plis.

Vous devez toujours être sur la ligne, et ça c'est dur, la ligne du « j'ai peur mais tu fais tellement pitié ». Quand on a atteint cette précision, on mérite notre trente sous.

Deuxio, je ne veux pas voir d'itinérant traîner à moins de 50 mètres de son abri ou de sa soupe populaire. Ça laisse supposer que tu viens de sortir et que dans 2 minutes tu vas retourner te réchauffer en compagnie de mon dollar. Moi, je suis dans le trafic, donc personne d'autre n’a le droit d'être mieux que moi. Je veux sentir une certaine souffrance, je veux sentir que tu as froid, ce sentiment que tu as d'être désespéré et de ne pas savoir comment tu vas faire pour terminer cette journée sans crever seul dans un coin.

Et, surtout, je ne donnerai aucun sou à un itinérant qui me dort en pleine face quand je passe devant. Ne compte pas sur moi pour te réveiller avec un bruit de monnaie qui se cogne. Wôh! Si tu es capable de dormir, c'est que tu n'es pas si mal en point, et en plus, ça fait pas très professionnel.

Et tertio... Faudrait pas oublier qu’être itinérant, c'est aussi être créatif. Si tu veux devenir un grand itinérant, reconnu dans ton milieu, dis-toi que tu es en 2009 et que tu n'es pas tout seul sur ton coin de rue... Y'en a d'autres, et la compétition est forte. Tu te dois d'être convaincant si tu veux un jour partir d’Ottawa et aller itinérer dans les rues de Montréal et jouer les big shots.

Pas de p'tite main molle qui approche la voiture avec un chapeau tout croche à la main. Hey, on veut quelque chose de convaincant : fonce sur une voiture, insiste, le verre de cartron bien droit. Si tu as quelque chose de particulier, il faut le partager : un genre de phrase qui nous fait sourire, et qui nous rend heureux de partager notre change sale qui traîne sous une vieille tasse de café dans la voiture. Ton but est de rendre notre quotidien agréable en donnant. Tu dois nous faire oublier nos tracas de la journée en nous donnant l'impression de faire une bonne action pour la société. Par ton mépris, on veut se sentir zen. Alors, s'il te plaît, un p'tit sourire en coin serait apprécié. Même qu'un merci est de mise, surtout après une longue journée stressante.

Alors, voici des exemples de pros, que j'ai recueillis à Montréal, et les itinérants pour qui j'ai le plus de respect.

1. Le monsieur au coin St-Laurent/Viger : il te pointe du doigt avant que t'arrives à ta lumière et il allume son briquet avec son verre de carton tous près de son visage, ce qui donne l'impression d'un flash. Il vient près de ton auto et il tend son verre en disant : un peu de change pour la photo?! Ça, j'aime !

2. Le tri-flûtiste de la station de métro Berri-UQAM, quel bel exemple de créativité : il joue de 3 flûtes, une dans la bouche et une dans chaque narine...

3. Ma meilleure à date, est une punk qui s'approche de ta voiture en tenant une pancarte sur laquelle est écrit : trop laide pour sucer ! Hey! V'là un dollar pour la créativité, un autre pour mon divertissement, et un pour ton honnêteté.

Voilà, il faut prendre exemple sur les grandes villes pour devenir populaire et réussir dans le domaine de l'itinérance. Surtout, il ne faut jamais prendre son métier à la légère. Ça prend de la rigueur. Comme ça, je donnerai !


Fin de semaine de pauvre

Bon, voilà! J'ai été occupée ces derniers temps à me DÉMERDER...

Un de ces jours, c'était une autre époque, comme dirait Isa Ménard, disons la semaine dernière. J'ai appris à vivre sur le seuil de la pauvreté. Bon, j'exagère un peu, mais ça fait de moi quelqu'un de sympathique qui a déjà passé par là.

Après initiative d'amener mon char au garage pour changer la timing belt (les gars, j'y ai pensé toute seule, comme une grande) l'auto s'est mise à faire des drôles de choses, comme ne plus démarrer. Je réussis à la démarrer, je l'amène à nouveau au garage, et magie, elle n'a rien. Le lendemain matin, elle ne démarre pas. Je vais skipper le bout’ où j'appelle le garagiste pour lui dire que lui et sa gang d'amis cabochons viennent de gâcher une période importante de ma vie, c'est-à-dire un week-end où je ne travaille pas :
« Ramène-moi-le, qu’y dit.  
-Ben oui, sur mes épaules, peut-être ?
- Je pouvais pas le réparer tant qu'il était pas cassé, ton char
- Hey, on se croirait dans un hôpital, cr*%s... »

Au même moment, je reçois un appel qui dit que je dois absolument aller changer ma carte de guichet, car elle a été clonée. Ok, pis comment je fais ça, pas de char ?????? J'ignore tout simplement ce message en me disant que ça attendra à lundi ! Ha! Ha! Bravo !

Je me dis : quoi de mieux que de forcer le congé. Ce que je vais faire, c'est aller m'acheter toutes sortes de choses mauvaises pour la santé, et je vais m'écraser. Je vais donc au dépanneur chinois en bas de chez moi.
J'ai une facture de 16$ en cigarettes, Red Bull, et sandwich déjà fait (pas de char, pas d'épicerie. Remember!).

 

Il y a une file de gens derrière moi à la caisse. Tous des gens de mon quartier défavorisé. Ces gens-là,quand je sors dehors avec des culottes de jogging, ils se disent : « Bon! R’garde la snob qui s'en va encore dans une soirée mondaine ». Ça fait de moi la péteuse du quartier.

Donc, je suis en ligne et je paye avec ma carte Interac, bien sûr. Ma carte ne fonctionne pas. J'ai honte. Tous les BS me regardent avec leur Wildcat et leur p'tit change trouvé dans le fond d'une poche de vieux manteau, en se disant : « C'est qui la pauvre aujourd'hui, hein ? Where's your daddy now, bitch ? »

 

Ils ne sont pas impatients du délai que je cause, ils savourent le moment. Je réplique alors avec ma carte de crédit, certains savent ce que c’est, mais pour m'en assurer, je le dis à haute voix : « Je vais utiliser ma car-te de cré-dit ».
Et la chinoise de me répondre : « No. No credit here ».
Bon, là j'ai l'air d’une épaisse. Les pauvres salivent de joie. C'est très malsain.
Alors, pour ne pas perdre la face, je joue la carte de la fille qui a besoin de dire haut et fort ce qui vient de lui arriver. Je tourne donc ma tête en angle pour que toute la file qui se rend maintenant jusqu'au fridge à lait toujours plein, comparativement à celui de la bière, entende bien ma situation... Je parle fort : « J'ai utilisé ma carte quelque part où les gens clonent les cartes, je dois la changer, c'est pour ça qu’elle ne fonctionne pas... Parce que j'ai de l'argent dans mon compte. »

À ce moment, tout le monde sait que ce que je dis est inutile, car la chinoise ne comprend pas un christie de mot de ce que je viens de dire. Personne n'a l'air de me croire. Tout le monde a un look de : « Oui, oui, c'est ça. Remets la drogue sur le comptoir, t'es en train de faire faillite, poufiasse ».

Finalement, la chinoise m'a laissé partir avec mes choses, et je lui devais 16$. Je me suis fait fronter un Red Bull, un sandwich et des cigarettes, câline! Pas question que je recule et que je révise mes priorités. Non, parce que je sais que j'en ai, de l'argent, bon!
Eh ben, ça a duré une fin de semaine complète. J'avais-tu hâte que mon chum revienne. Je n’ai pas d'argent et pas d'auto. J'ai fait comme les pauvres, et je me suis mise à regarder par la fenêtre. J'ai vu la femme, propriétaire de la garderie en face, sortir avec un beau manteau pour prendre une marche et je n’ai pas été capable de m'empêcher de me dire : « C'est ça, maudite snob, parade-le devant tout le monde, ton manteau de riche », tout en prenant une gorgée dans ma grosse Wildcat.

 

 

Mercredi 4 mars 2009

 

Hier j’ai fait un show de marde… et ça m’a rappelé la première fois où j’ai eu honte : mon premier spectacle de musique. My god! Je ne le crois pas encore. Vous savez, le premier moment où on fait un face-à-face avec la honte. Lorsqu’on la rencontre pour la première vraie fois.

 

Voilà mon premier spectacle de musique. Un moment à 100$. J’ai 10 ans environ, et je joue affreusement de la clarinette. J’en suis à mes débuts, et en fait, j’en suis restée là en ce qui concerne ma carrière de musicienne. Je suis en coulisse, c’est presque Noël. Mon cousin m’accompagne à l’orgue pour une tune de Noël dont j’assure la mélodie (Ok, en partant, un prof aurait dû allumer, calvaire, qu’un duo clarinette/orgue, c’tait pas l’idée de l’année!).

 

Alors je suis en coulisse, toute notre belle petite famille est assise pour contempler le beau duo. Je vois, sur le stage, mon cousin s’installer à son merveilleux instrument, puis, comme je me concentre, mon prof vient me voir pour me dire un mot d’encouragement 10 secondes avant de monter. Je me tourne d’un geste vif pour le regarder, et j’accroche le bout de bois (l’anche) du bec de ma clarinette dans le gros rideau noir, pour me rendre compte que je l’ai cassé en 2. Je panique.

 

Pas le temps de paniquer. Go! Showtime!

 

Mon cousin débute, c’est beau (pour l’occasion, c’est touchant et nos parents pleurent). Je commence… et là, y’a juste des sons de canards qui sortent… Je me rends compte que je commence à avoir chaud. Mais je tough pour une bonne minute complète. C’est tellement pénible à entendre que mon cousin me regarde et essaie de jouer plus fort.

 

J’ai 10 ans, j’arrête de jouer et je regarde les gens… Ma mère a la main sur la bouche, ma tante est crampée. Donc, pour la première fois, j’ai honte. Les gens que j’aime rient de moi avec le public !!!  Alors, je cri&*% mon camp de la scène. Mon cousin finit la tune, et moi, je pleure jusqu’à la maison. Fin de l’histoire… Maintenant, j’y pense et je suis crampée, mais je n’ai quand même encore jamais été capable de regarder la cassette du spectacle… Dans le fond, la honte, c’est comme l’herpès : la première fois, ça fait vraiment mal, ça revient tout le temps, mais ça part éventuellement !

 

Jeudi 8 janvier 2009

Tournée de toilettes

Eh bien, oui, avant les Fêtes, je n’étais partie que 3 jours en show, mais j'ai fait une tournée toilétaire de fou... Pour une fille, une toilette, ça en dit beaucoup sur l'endroit. Vu qu'on a besoin de s'asseoir, nous les filles, chaque passage aux washrooms est une aventure.

Je suis contre le papier sur le bol, parce que c'est

1) trop long, 2) ça finit toujours par glisser à moitié dans l'eau et là, je lâche un Tab?%&$*, toute seule dans ma cabine, et 3) ça gaspille.

Premièrement, y a plusieurs catégories de sièges à pisse et/ou merde... :

1- Y’a le bol propre, sur lequel on s'assoit sans regarder, du genre chez toi ou chez une amie qu'on considère assez propre pour faire confiance à son hygiène de foufounes.
Dans ce cas, gare au siège levé, ça réveille.
Comparable à Collette Provencher, on lui fait confiance les yeux fermés.

2- Y’a le siège douteux : Lui, on y touche avec nos mains sous nos cuisses, mais on se dépêche. Vite, en sortant, on se lave les mains... et on espère ne plus avoir à vivre ça.
Comparable à dormir en cuillère avec un itinérant pour le réchauffer.

3- Y'a le bol à une main ou à 3 doigts : Dans la même catégorie que l'autre, mais avec l'odeur en prime, et parfois du liquide sur le plancher, donc on est un peu écartée en même temps. Adorable situation pour une poignée qui ne barre pas.
NB : Même en cas d'urgence, je préfère vomir dans ma sacoche. Exemple d'endroit : Sur le bord de la réserve où les indiens attendent l'autobus à Grand-Remous. Ils peuvent ben vouloir s'en aller.
Comparable à coucher en cuillère avec une pute de la rue Ontario et tenir son dentier pour elle quand elle dort.

4- Y’a le bol j'ai-pas-le-choix : Lui, tu t'assoies pas dessus, tu lui touches pas et tu ne le regardes pas, juste au cas... Les bibittes, ça saute dans les yeux. Pas très confo, le bol j'ai-pas-le-choix s'avère quand même très bon pour travailler les muscles des cuisses. En plus, pour y ajouter du piquant, non seulement y’a l'odeur et la pisse à terre, mais y fait frette pis, soit le papier est à 4 km, soit y’en n’a juste pas...
NB: Le squat est une position très confortable pour fouiller dans sa sacoche à la recherche de Kleenex, et c'est très le fun d'échapper des organes de bourse sur le sol.
J'ai laissé mes 25¢ par terre. On sait jamais quand il manque 50 cennes à une fille de Val-d'Or pour pouvoir s'acheter une grosse.
Comparable à dormir entre l'itinérant et la pute sur un vieux matelas dans une ruelle d'Hochelaga, et leur flatter les cheveux.

5- Y'a aussi le banc de neige : Plusieurs toilettes de ce type longent le Parc de La Vérendrye. C'est-tu un truc pour qu’il n’y ait pas de filles qui entre ou sorte de l'Abitibi que de ne pas mettre de bécosse dans un parc de 250 km ???
Comparable à une infection urinaire, puisque la pisse refuse de sortir.

PS : Infection urinaire : un sujet commun à jaser avec la pute sur Ontario.

6- Comme dans chaque village aussi, j'ai trouvé la toilette parlante, celle qui nous révèle trop d'affaires, comme la mentalité et le genre de personne qui y est passé avant toi.
À Rouyn, dans une toilette de bar, c'est écrit : « Fourrez qui vous voulez, en autant que vous vous faites pas pogner »... Bravo !
Comparable à une mauvaise éducation sur les MTS .
Une fille : « Maman, c'est important les condoms ? »
Sa mère : « Non, c'est important de ne pas se faire pogner! »

Merci à Isabelle Ménard d'avoir vécu cette mini-tournée avec moi. On a eu ben du fun, et en plus, ça me pique pas encore....
Comparable à un beau trip de char ! Pricelesss...

J’en profite pour souhaiter à tous un joyeux temps des Fêtes, et pour remercier les filles du Bothum de me laisser vous écrire quand j’en ai envie !

Soyez prudents !

Nadine